jeudi, novembre 09, 2006

Un cours de cuisine révélateur de mon patriotisme!

Il est de ces jours où vous vous dites qu'il est temps de vous prendre en main et d'aller à la découverte de la culture de l'autre quand vous vivez à l'étranger... c'était sans doute un jour comme celui ci pour Sophie, (MON amie française rencontrée ici) lorsqu'elle nous a inscrites au cours de cuisine finlandaise. Découverte de mets... particuliers!

le rendez vous était pris un jeudi soir... le froid qui se fait de plus en plus sentir ici ne nous encourageait qu un peu plus à aller nous rechauffer autour d une belle assiette bien remplie de nourriture quasi inconnue mais néanmoins appétissante... mais avant de nous lancer à l'attaque de ces bons plats, nous devions passer par la case cuisine!
En matière de cuisine Sophie comme moi n'etions pas des novices... non pas que nous ayons la prétention d'être des chefs, mais nous savions l'une comme l'autre disons... allumer le four!


après une brève présentation et une lecture quasi digne d un cours magistral de nos recettes du jour, nous avons décidé de nous lancer le défi de cuisiner le hareng... poisson on ne peut plus populaire ici, cuisiné à autant de sauce que La France compte de sorte de fromages!
Après quelques rétissances vite passées à mettre les mains dans le poisson (connu pour son odeur bien imprégante), nous nous sommes donc jetées dans nos beaux tabliers et avons préparé une sorte de pané de hareng à la ciboulette...
se consacrer avec autant d'entrain à la cuisine finlandaise m'étonna moi même. Ces cours proposés aux étrangers sont mis en place pour que nous ne restions pas sur ces mauvaises impressions que l'on a parfois lorsque l'on fréquente trop assidûment les restaurants universitaires d' Helsinki! Je pense en ce moment à tous les traumatisés des RU français pour avoir senti la frite et bouffés des épinards qui n'ont d'épinards que le nom!!
Les conséquences de ce cours sur moi s'ils n'ont pas eu l'effet escompté (mon avis sur leur cuisine doit encore évoluer ) ont été assez révélatrices de ce que certains savent déjà: je suis patriotique! Mot que l on considère parfois tabou, garde un coté des plus positif pour l'expat' que je suis.... Oui j'aime ma France, mes huîtres de Marennes Oléron, mes gratins dauphinois, mes quiches Lorainne... au delà même de notre art culinaire j'aime nos débats politiques sans grande avancée, nos conversations de comptoirs, nos jeunes incompris, nos vieux aigris... la ligne 13 comme la ligne 6 du métro parisien, les embouteillages comme les plages vides... Sans doute est ce plus facile de les apprécier quand on ne les a pas au quotidien. être expat' française est plus facile qu'être française tout court ? Mon statut récent ne me permet pas encore de répondre par l'affirmative à cette question, une chose est sûre mon amour pour mon pays ne s'arrête pas lorsque je quitte mon hexagone, bien au contraire il s'amplifie... laissons la magie agir!

mardi, octobre 31, 2006

Et si je vous dis que j´aime la Finlande?

L'année scolaire divisée différemment ici, touche à la fin de ce qu'ils appellent la première période... pour célébrer cela quoi de mieux que des vacances... bien méritées sans doute pour les étudiants, un peu moins pour moi... mais qu'importe! Nous décidons d'organiser un voyage de quelques jours histoire de changer d'air,de découvrir le pays des élans! deux jours-une voiture-5 personnes-et la même envie... découvrir l'automne hors de la capitale finlandaise.

début de l'escapade

15h départ. J’avais laissé les hommes gérer le côté technique à savoir la location de la voiture… Partir seule avec 4 hommes avait un avantage : passer pour la femme de service qui au-delà de son sac ne sait pas gérer le voyage ! Rôle dans lequel je peux à mes heures me fondre. Partir avec 4 hommes c’est aussi être presque certaine de l’exactitude des horaires de départ… mais partir avec CES 4 hommes-ci, c’était prendre le risque de voyager dans une voiture datant de l’ère soviétique, dont le coffre ne voulait pas s’ouvrir, partir sans la moindre idée de l’itinéraire, ou encore du lieu de couchage…. Une mini aventure en somme !

16h vrai départ. Voyager à 5 avec sacs de couchage et sacs de rando pour tout le monde s’avérait difficilement gérable avec un coffre cassé ! Après la venue du propriétaire de la voiture pour réparer tout cela… la fine équipe est enfin prête. Passage à la station, erreurs de parcours en tout genre, changement de conducteurs… tout n’est plus que détails quand on est sur la route des vacances ! Je sors enfin d’Helsinki à la découverte de la Finlande.

Comme pour ne pas nous faire regretter d’être venus, la nature a revêtu ses plus beaux habits : les couleurs des arbres ont des nuances de jaune orangé, chaque bosquet nous semble plus beau que le précédent. Le soleil pâle dans la journée sort alors des nuages pour se coucher de tout son long derrière les forêts qui longent notre parcours et pour nous offrir un spectacle unique.

Les kilomètres défilent, les chansons aussi, dans un poste aux hauts parleurs d une autre époque, mais qu’importe car personne n’écoute vraiment. Les conversations vont bon train. Anglais, espagnol, français, chinois… tout se mêle dans un brouhaha qui nous fait oublier la mauvaise qualité de la musique et les essuies glaces bruyants que nous avons dû mettre depuis quelques kilomètres nocturnes.

La vie nocturne

19h il est temps de se demander où nous allons coucher… Martin qui est sans nul doute l’un des étudiants étrangers à s’être le mieux intégrer à la vie finlandaise, connaît grâce à son club de course d’orientation (chacun ses passions me direz-vous) un homme, qui connaît un autre homme qui connaît… bref vous voyez le genre… quelques minutes et coups de fils plus tard nous voilà dans une belle maison dans la banlieue de Tampere. Un homme nous y reçoit. Travaillant dans une boite de plats cuisinés, il a pu nous dégotter les clefs d’un chalet que le comité d’entreprise met visiblement au service de ses employés… une aubaine !
Quelques formules de remerciement et de politesse plus tard, il nous laisse dans notre palace finlandais.

Moi qui avait imaginé au mieux dormir dans la voiture ou dans une sorte de halte d’accueil me voilà quasi plongée dans un conte de fée : Sauna, petit lac aux abords de la maison, chalet tout en bois et déjà chauffé… après une visite des lieux, nous décidons d’allumer la cheminée pour les saucisses grillées post-sauna, rituel finlandais parait-il. Nous jouons le jeu jusqu’au bout : sauna et plongeon glacial dans le lac (enfin pas pour tout le monde) !
Pour accompagner ce grand moment, Lapin Kulta, bière du pays nous accompagne.
Nous n’en revenons pas, le cottage posé au milieu de cette forêt est si parfait… le ciel maintenant dégagé nous offre même quelques étoiles filantes. Pas de nuage ? non mais je suis visiblement sur l’un d’entre eux !
Ce ciel étoilé me rappelle le village de ma famille d’Espagne : Villamesias un soir d’été. Excentré des grandes villes, et donc des lumières. Pour la première fois de ma vie, le ciel me montrait toutes ses comètes. Seul il jouait le rôle de réverbère. Autre climat, autre coin excentré, autre ciel aussi, et pourtant le spectacle est toujours aussi beau ! le silence est de rigueur. On retourne doucement vers notre cottage que l'on distingue avec par notre cheminée fumante. Fin de soirée au coin du feu, la télévision du paysan dit on en Espagne. Ce soir me plus grand bonheur est donc d'être paysanne!

Suite et fin

Au petit matin, le cottage se réveille doucement. La forêt et ses mille nuances, le lac, le sauna, le feu (éteint) tout est encore là. Je n’ai donc pas rêvé… il est pourtant déjà l’heure de repartir. Quitter cet havre de paix, cette maison que j’ai fait mienne le temps d’un soir.

Tampere nous attend, retour à la ville, changement de décor… heureusement la cité se montre sous un beau soleil et comme à un enfant à qui l’on offre un cadeau pour mieux la consoler, les hommes décident de me laisser le volant !! Conduire dans une ville inconnue, une voiture inconnue a en effet un coté excitant.

Mais peu de kilomètres plus tard, comme un jouet dont on se lasse vite, je décide de reprendre ma place de voyageuse à l’arrière pour mieux admirer le paysage. Tampere-Nokia-Turku… les villes défilent posées au milieu de la nature…
Helsinki n’est plus très loin et l’ambiance change dans notre nissan, si personne ne parle ce n’est que parce qu’on ne veut pas évoquer le voyage comme un souvenir… non nous y sommes encore et parler de demain reviendrait à dire que l’aventure est terminée !
Nous laissons la voiture sur un parking comme sans doute il avait été convenu avec le propriétaire. Chacun reprend ses sacs.
-« Dîner demain pour regarder les photos ? » j’ai le droit à 4 grands « yes good idea ! »
La nuit est tombée sur Helsinki, le froid aussi… depuis notre départ, il y a pourtant si peu, un nouveau bruit me surprend dans les rues… les pneus des voitures ne glissent plus de la même façon… en y regardant de plus près, toutes les belles berlines (bien loin de notre bolide soviétique) se sont toutes équipées de pneus cloutés… après les signes avant-coureurs de l’hiver voilà maintenant les bruits… encore quelques jours et les beaux arbres jaunes, rouges marron, se retrouveront nus et nous humains au contraire allons nous emmitouflés dans nos bonnets et écharpes multicolores… spectacle somme toute assez commun mais qui à l’étranger me semble fantastique à observer !

vendredi, octobre 20, 2006

Changes in the air

Laurent Romejko serait le plus heureux des hommes s´il était finlandais... la météo est ici d´une impotance telle qu´elle est sur tous les écrans géants et les tv des centres commerciaux en continu! c´est vrai qu´il est bon de nous rappeler constamment que lorsque l´on ressortira de ces lieux surchauffés nous allons être confrontés à des températures avoisinnant aujourd´hui les 2 degrés (et en fin de mois les -5..), le tout sous une pluie fine que le vent si présent, ville portuaire oblige, nous envoie délicatement sur le visage... un brumisateur naturel en somme...
Vous l´aurez tous compris dans ces quelques lignes l´hiver est là... on m'en parlait tellement, je ne le voyais pas venir, mais pourtant des signes aujourd´hui clairs auraient dû me mettre sur mes gardes!

Hullut Päivät ou en plus clair les soldes!


Les étrangers, comme moi font parfois des découvertes à faire sourire un Finlandais. Il y a moins d´une semaine de cela, une rumeur circulait dangeureusement dans notre groupe d´étrangers qui s´élargit de semaines en semaines: notre porte monnaie allait être assassiné!! (et je pèse mes mots!) dans les prochains jours... l´équivalent de nos galeries lafayette finlandaises allait lancer ses .... 3 jours de soldes à grande échelle...
pas de quoi m´empêcher de faire mes grasses matinées me dirait vous... et pourtant!
Les 3J ou le début des soldes sont des jours où je fuis les magasins en France: fille de commercante je hais forcément ce moment où on l'on veut vous faire croire que vous faites de bonnes affaires alors qu´il n´en est rien.
Mais à croire qu´à l´étranger même ces détestables habitudes de consommation sentent le dépaysement car je me décidai à aller moi aussi faire mon mouton, et jeter un oeil. Pour trouver le lieu du futur crime (de mon porte monnaie), rien de plus facile il me suffisait de remonter le flux de sacs jaunes venant tout droit de chez stockmann... Une foule dans les rues de la capitales dignes des veilles de noël... à l´intérieur, même ambiance qu´à Paris: bousculade, vêtements par terre...
la politesse et le respect n´est de mise qu´en caisse où les finlandais font la queue de manière bien ordonnée (et on n'oublie pas de prendre son ticket!)
Après un bain de foule et quelques photos, mes pas se décident pour descendre en sous sol: rayon informatique... sentez comme on se rapproche doucement du moment fatidique où mon porte monnaie Louis Vuitton va entrer en scène... et là je vois le crimminel pointer son nez ou plutôt sa boîte: un disque dur externe tout simple au demeurant mais qui sans nul doute a su m'amadouer par son prix, sa capacité et sa couleur si bien assortie à mon ordinateur... quelques secondes plus tard me voilà moi aussi en train de faire la queue et de ressortir avec mon sac jaune... il sera accompagner de quelques autres de ses copains: sucreries, spécialités du pays... que des bonnes affaires selon mes amies, que de souffrances pour Louis V !
A peine une heure plus tard déambulant dans les "katu" (rue en finnois) de la capitale, je suis fière d´être comme eux mon sac jaune à la main!Oubliant rapidement le crime!
Les soldes ici sont donc avant les jours de grands froids... sans doute pour permettre aux Finlandais de raconter tout l´hiver pendant les pauses café, à leurs collègues qu´en plus d´être chaude leur doudoune était à moitié prix pendant les "Hullut Päivät" (sous le regard admiraitifs de ces dernières)
Après Stockmann, c´est aux autres boutiques d´en faire de même comme pour que l´effervescence de ces 3J à la Finlandaise ne retombe pas trop vite... mais hélàs il est déjà trop tard le temps a changé (et le porte monnaie a été assassiné... et contrairement au christ le mien ne mourra qu´une fois!)

Après l´effervescence place au silence

Après ces quelques jours de foule constante dans les rues, Helsinki prend ses quartiers d´hiver... un beau matin, alors que vous vous dirigez comme à votre habitude vers votre lieu de travail, vous trouvez les rues plus calmes que la normale... aurait on oublier de prévenir la nouvelle prof que le 18 octobre est un jour férié? Non toutes mes collègues sont bien là, fidèles à leur poste de bon matin (ELLES). Et je comprends rapidement que le petit vent frais (je rappelle pour ceux qui m aurait mal lu: 2 degrés!) provoque une déviation dans l´itinéraire du finlandais sur son trajet travail-maison... en regardant de plus près je m´apercois en effet que ce dernier empreinte désormais la multitude de galeries souterraines où se cachent centres commerciaux, cinémas, supermarchés et même casinos! Alors que l´on entend plus que le bruit des pneus de voitures sur les rails de trams à l´extérieur, c'est une foule bruyante et grouillante que l´on retrouve dans les sous sols de la ville....
Ce n´est pas la migration des oiseaux qui annoncent ici l´arrivée du froid et de l´hiver mais celle de l´homme et de sa plongée meurtière vers les grands magasins. Deux spectacles saisissants donc, qui devraient mettre la puce à l´oreille de tout étranger arrivant en Finlande.... sortez vos mouffles!

jeudi, octobre 19, 2006

Les nuits de fêtes....

un soir, encore un à sortir... sur le chemin du retour dans les rues humides d'Helsinki je me rappelle certains autres soirs de fêtes, dans d'autres villes avec les mêmes pensées...


Extraits choisis d'une nuit à Salamanca qui pourrait être ce soir...


Salamanca, le 16 novembre 2002

"ce soir samedi, minuit dans mon lit à Salamanque... oui c'est possible!! J'ai bien la possibilité d'appeler mes amies allemandes, françaises... mais à quoi bon courir après les fêtes, des amis... je l'ai souvent fait... qu'est ce que cela m'a rapporté? voir les copines se faire allumer, les copains soit disant pris qui regardent toutes les filles en se demandant laquelle pourrait bien remplacer la leur [...]

Ici comme ailleurs chacun trace sa route. On vit quelques semaines, quelques mois tous amis et puis vite chacun trouve d'autres potes... et à la fin que reste-t-il? QUI reste-t-il?
[...]
J'aime les matins en rentrant de soirées voir les rues se réveiller: les marchands de journaux, chauffeurs de taxi, tous bien éveillés..; et nous jeunes allons nous coucher! Dans les rues de Salamanque mes pensées vagabondent entre peur, envie et sentiments... ah ces pensées!! Je pense et ne fais que ça! Quand dans tous ces bars la musique est trop forte pour se parler... je me parle et pense à tous ces gens que j'ai face à moi certains après mon départ définitif continueront... aurais je marqué? je parle ici en général, après une tranche de vie... eux resteront en moi. Je refais le monde à ma façon, avec mes yeux d'enfant, de grande ado romantique, de jeune adulte compliquée, complexée parfois [...]

Je pense alors à tous ceux qui m'aiment "de verdad" parents, famille, amies d'enfance, amis de là bas où je ne suis pas... à tous ceux qui m'accompagnent sur ces photos posées sur mon mur"



Et aujourd'hui

Salamanque,Valencia , Helsinki, les villes où je passe sont belles mais parfois vides... ces photos sont pleines: d'amour, de joie, de souvenirs avec vous....
Des soirs comme ce soir où je rentre de soirée j'aimerais tellement vous avoir près de moi. Ne voyez pas dans ces quelques lignes un début de déprim! oh non il m'en faudra plus!! J'ai choisi d'être là, je ne le regrette pas car comme toute expérience elle s'avère remplie de choses positives. L'une d'entre elle, ce soir, est de me rendre compte qu'a quelques 1500 km une vie pleine d'amour et de sincérité m'attend!! alors comme dirait PB "attendez moi!"

mardi, octobre 10, 2006

Un air de patriotisme

Plus d´un mois que j´ai quitté mes terres... ma plage, ma voiture (n´en déplaise aux lecteurs-amis écolo), mes repères. Peu à peu je me construis un univers ici, une bande d´amis, des cafés qui deviennent nos QG, une routine qui garde un côté exotique, étranger oblige.
Je prends mes marques à l´image d´un jeune chat que l´on vient d´adopter: un peu désorienté, mais jeune et téméraire je pars à la découverte de l´autre... je marche sur des oeufs, spécialement avec les collègues d´origine finlandaise. Ici il y a des règles souvent implicites mais bonnes à connaître pour montrer une volonté de s´intégrer et éviter tout offense à un Finlandais, qui ne vous le dira pas mais saura vous le montrer. Cela me rappelle le livre d´Amélie Nothomb, Stupeurs et tremblements. J´imagine que les habitus des japonais sont encore plus durs à cerner que ceux des finlandais... reste qu´avant d´aller chez les nippons je me dois de trouver ma place chez les enfants du père noël.

Mise au point sur ma situation

Mes contacts avec les Finlandais sont réduits... jeune prof au milieu de quadragénaires je suis allée chercher mes amis dans les jeunes de mon âge en tenant compte néanmoins d´une difficulté supplémentaire: ma reponsable qui a mis les choses au clair dès le début: je dois vouvoyer mes élèves et garder des relations distantes avec eux...chose loin d'être évidente quand ces derniers ont mon âge et que jusqu' alors dans la plupart des écoles où j'ai enseigné je devais les tutoyer. Bien embêtée je me voyais déjà aller à l'encontre de ma responsable pour ma survie sociale... mais étant vu comme une prof, mes élèves ont eux aussi mis des barrières en partant en fin de cours sans même m'adresser la parole...
C´est donc naturellement auprès de ceux qui se trouvent dans une situation sinon identique du moins proche de la mienne que j´ai trouvé mes marques: les éramus!
Cette communauté qui ne m´est pas étrangère puisque, est ce bien nécessaire de le rappeler, j´en ai moi même fait partie deux fois...
L inconvénient majeur que l'on repproche à cette communauté est sans doute la ghettoisation sans s'ouvrir à la culture envirronnante, mais appartenir à un groupe et particulièrement à celui-ci est un bonheur permanent. Nous partageons nos découvertes de la société finlandaise qui regorge de spécificités.
Pour les explications, il me faut néanmoins me tourner vers mes collègues otoctones qui prennent le temps de me raconter l'émergence d
e certaines habitudes:

Sortie des drapeaux le 10 octobre?


Comme je disais précédemment, la routine n'est jamais réellement présente lorsque l'on s'installe dans un autre pays: prenez par exemple ma marche quotidienne pour aller jusqu'à mon bureau à l'université; et bien, ce matin (ou plutot vers 14h pour la lève tot que je suis) elle fut empreinte à une demi-heure de questionnements sur la prolifération de drapeaux finlandais sur tous les batiments: poste, administrations, mais aussi centres commerciaux...
Une première hypothèse pouvait venir du fait que la Finlande préside l'union. Les visites d'hommes politiques sont fréquentes. Mais où était alors le drapeau européen... après un premier essai d'éclairage auprès de ma collègue de bureau sans succès, je me décidai à demander à la secrétaire finlandaise, toujours avide de donner à la petite lectrice des infos...
les drapeaux sont apparemment sortis de manière récurrente en Finlande pour toute fête nationale. Aujourd'hui nous fêtons la naissance d'un grand écrivain du XIX ème siècle: Aleksi kivi. Pourquoi pour le comémorer sortent ils les couleurs du pays... une fois encore l'histoire nous aide à comprendre: pendant des décennies les suédois étaient à la tête des institutions politiques et des postes de haute importance. Les intellectuels se devaient d'écrire en Suédois. Entrer à l'université signifait parler suédois..; jusqu'à l'arrivée de notre homme du jour! En publiant ses ouvrages en finnois, il a montré sa revendication et celle de tout un peuple de vouloir avoir
son identité, vivre, parler écrire dans leur langue ... le drapeau, emblème de l'identité de tout peuple se doit donc d'être mis en évidence en ce jour!

Au delà d'un anniversaire, un sentiment patriotique fort

Mais ma collègue secrétaire n'arrêta pas son récit à cette annecdote et me précisa qu' aujourd'hui encore ce sentiment identitaire est très fort et que s'il ne légitime pas la position de la Finlande sous Hitler, (position très controversée où la Finlande soutenait le gouvernement nazi) il explique la volonté de vouloir exister comme pays indépendant et fort...
Une chose est sûre plus j'avance dans mon intégration à la vie finlandaise plus je découvre qu'ils sont bien a-part: langue (toujours aussi galère à apprendre), nourriture (intraduisible pour de nombreux mets), habitants (qui ne ressemblent que très peu à nos bons vieux stéréotypes du grand blond aux yeux bleus), attitudes... j' arrête ici mon énumération puisque ce sera sans nul doute les thèmes de mes futurs billets.... à très vite donc!

M

samedi, septembre 30, 2006

Des Lordi en puissance

La Finlande s'est fait remarquer lors de la dernière soirée de l'Eurovision grâce à (ou à cause de... selon les goûts de chacun) un groupe métal bien d'ici: Lordi. En arrivant en Finlande, je découvre plus qu'un groupe métal mais un phénomène social...

Quand le capitalisme rencontre le métal... mélange des genres


On avait vu Al pacino se mettre en scène pour vanter les mérites de la carte bancaire qui vous permet tout les excès... puisque "pour tout le reste il y a master card!"... et bien la version finlandaise nous propose pas moins que les rois du métal pour leur campagne publicitaire qui s'affiche en version taille d'immeuble en plein centre d'Helsinki...Un mélange des genres qui pourrait choquer la population... imaginez à deux pas de Montparnasse, face à la rue de rennes sur écran géant, NTM en train d'essayer de nous vendre la carte visa! mamie germaine reine du XV ème arrondissement pourrait se sentir offusquée! mais ici le métal a su se fondre dans la masse!
Ce que je raconte ne devrait pas étonner les fans de musique métal (quoique rares sans doute parmis vous... si seuls mes ami(e)s me lisent!) mais il est bon de savoir avant de mettre les pieds ici que l'un des plus grand groupe love métal est d'origine finlandaise: HIM... vous ne connaissez pas??!!! Aussi incultes que moi avant mon arrivée ici, ça me rassure...
Bon, profanes (et fans) pas de panique Marlène joue les guides: HIM a conquis la scène "musicale" dans les années 2000 (vous m'excuserez les guillemets messieurs/dames les adeptes du genre mais ça a encore du mal à pass
er ), Lordi et bien d'autres groupes de "rock" (une fois encore j 'ai du mal a appeler cela du rock) ont surfé sur cette vague et conquis la jeunesse finlandaise. La musique suomi compte donc de nombreux groupes du genre. Il est donc courant d'avoir des boites entièrement métal...le tout à deux pas de chez soi! une chance pour une fan comme moi!! (l'ironie est de mise)

Répercussion sur la population

Conséquence de ce phénomène musical: ce n'est pas Eminem qui a pas de petits clones dans les rues de la capitale mais Iron Maiden et ses autres frères avec des looks plus extravagants les uns que les autres... admirez plutôt :

Un premier choc quand on s'attend à des têtes blondes et des regards d'anges... le point positif de tout cela c'est peut être qu'on peut tous avoir un look dégenté ici on fera forcément passe partout à coté d'eux... de toutes façons à part les petits étrangers personne ne se regarde vraiment. Preuve en est: quand je parle du look heavy métal à mes collègues finlandaises, elles ne disent ne pas l'avoir remarqué....
alors n'y prêtons plus attention nous non plus... je vous laisse, je file m'acheter ma coloration... j'hésite entre rose fluo et noir corbeau vous en pensez quoi??? ;-)

vendredi, septembre 22, 2006

La Finlande et ses cicatrices soviétiques

Avant d´arriver ici, et après quelques lectures sur la question, j´avais bien compris qu´on ne pouvait pas parler de pays scandinave pour la Finlande... vue la proximité géographique et son histoire commune avec la Suède (le suédois est considéré comme langue officielle ici), j´étais étonnée par cette revendication finlandaise à ne pas vouloir entrer dans "le clan des pays scandinaves". Mais en arrivant à Helsinki, un simple regard sur l´architecture des bâtiments rend légitime cette non appartenance: gare, parlement, sénat... les lieux les plus fréquentés de la ville sont encore marqués au fer rouge de la présence russe des années passées. Et même si aujourd´hui le pays est européen et indépendant de toute domination russe, les cicatrices restent visibles.

Un peu d´histoire

Il faut remonter au XIX siècle et au Tsar Alexandre Ier pour voir les premiers signes de la domination russe. Réformes, guerres mondiales, mais aussi guerre civile et soulèvements de gouvernements à répétition vont rythmer l´histoire du pays pendant près de deux siècles. Le pays passait tour a tour aux mains des suédois et des soviétiques, redevenait indépendant, ou rempilait pour une attaque sur son territoire...

Après la seconde guerre mondiale, la Finlande s'efforçât de rester scrupuleusement fidèle à sa politique de neutralité, mais elle n'était pas encore à l'abri des pressions soviétiques. En 1958, Moscou, en interrompant les échanges commerciaux et en rappelant son ambassadeur, contribua à la chute du gouvernement de coalition dirigé par les sociaux-démocrates avant de proposer moins de 10 ans plus tard, l'ouverture de consultations militaires.

la gare d'Helsinki

(pour plus d´info, un petit clic =} histoire de la finlande)

L´atmosphère slave non revendiquée

Aujourd´hui ne restent en apparence qu´une cathédrale orthodoxe russe de briques rouges, qui surplombe le port, une statue du Tsar Alexandre II sur une grande place d´Helsinki aux allures néo-romantiques affirmées et quelques immeubles sombres et ternes qui se noient sous un flot d´architectures design modernes où se mélangent bois et verre.

Mais en y regardant de plus près, l´atmosphère Tchékovienne me semble permanente. Si le suédois est langue officielle, elle n en est pas moins critiquée. Beaucoup de finlandais se demandent encore pourquoi elle doit être apprise... J´imagine qu il en va de même pour cette atmosphère slave qui est est présente et pourtant niée... je dirais mal acceptée. L'inimitié envers les Russes est peut être moins culturelle et identitaire que celle envers les suédois mais plus politique : les années Eltsine, le développement de mafias russes dont certains membres viennent ostensiblement dépenser leur argent à Helsinki, l'impression d'insécurité permanente de l'économie russe avec laquelle la Finlande a toujours lié des rapports privilégiés, rendent les Finnois légèrement parano quant à cette ombre russe quelque peu inquiétante… les descentes de vodka de fin de semaines ne les aident sans doute pas à avoir une vision plus claire de la chose!

Les nouvelles tendances d´architecture d´intérieur (qui se rapprochent plus de la culture asiatique que russe ou européenne) sont peut être une volonté de ne pas être identifiée comme une petite Russie, et une manière de se distinguer des autres pays européens.

La construction identitaire d´un pays doit néanmoins se faire avec l´acceptation de ses orgines et de ces imposants voisins. l´affirmation d´une certaine mixité suédo-russe sans rancune reste encore selon moi du domaine de l´utopie en Finlande.

M

jeudi, septembre 21, 2006

Le culte de la lumière au pays des nuits éternelles

Elles ne sont pourtant pas encore là les fameuses nuits de 20 heures... et pourtant il y a dans l'air un parfum d'hiver. Bien sûr les marcheurs dont je vous ai parlé précédemment sont de plus en plus nombreux, mais il y a aussi un autre phénomène qui ne laisse aucun étranger indifférent: les magasins de luminaires!

Pas une rue commerçante sans son magasin d'appliques, du coup avant d'être pris de court, tous se ruent dans ces boutiques à l'agacement bien calibré, les mauvaises langues diront "à la finlandaise!" (1/3 lumières murales, 1/3 lampes de salon, 1/3 lampadaire d’intérieur...) de quoi trouver son bonheur. Ikéa et ses luminaires design est vu comme une référence en la matière...

A la tombée de la nuit, les beaux appartements des avenues les plus bourgeoises d'Helsinki prennent alors des allures de magasins de luminaires miniatures. La lampe à l'abat jour blanc au bord de la fenêtre serait-elle le dernier cri de la mode du luminaire finlandais? toujours est-il qu'elle est la plus présente... comme pour palier au manque de lumière à venir; et oui à défaut des rayons de soleil qui ne rentreront plus par les baies vitrées dans quelques semaines, il y aura les watts qui feront office de source d'énergie... Soyons nous aussi dans le coup, si l'intégration finlandaise passe par la lumière, la mienne fera 40watts!

jeudi, septembre 14, 2006

Annecdote météréorologique

Le temps occupera sans nul doute une grande place dans ce blog.... sur les pas d'Aristote?
Une chose est sûre c'est que quand j'ai dit que je partais en Finlande, la plupart de mes amis (peut être bien toi) m'ont parlé du temps, du froid, de la neige, du vent... alors ne venez pas vous plaindre de mes tartines à ce sujet!


En attendant la neige

les Finlandais sont sportifs, en ce mois de Septembre les joggeurs de fin de soirée se comptent chaque soir par dizaine. Je les vois passer sous ma fenêtre, et à défaut de me donner envie de les rejoindre, ils m'inspirent tout de même ces quelques lignes, tout n'est donc pas perdu!
Certains courent; d'autres marchent mais les plus surprenants sont sans doute ceux qui utilisent leur bâton de ski de fond en plus de la paire de basket. Les premières neiges sont généralement en novembre mais sans doute pour ne pas perdre la main, ils se mettent tous à ressortir leur bâton à la fin de l'été... ou peut être même ne les ont-ils pas rangés. Ils se mettent alors en route pour quelques kilomètres... une promenade dominicale peut aller jusqu'à une dizaines de bornes m'a dit l'autre jour ma responsable!
Mais hier, alors que je rentrais chez moi un peu plus tard que d'habitude et que je croisais alors tous ces joggeurs sur mon chemin, je me suis rendue compte que le ciel venait accompagner leurs efforts en se mettant soudainement en position hivernal:
Le soleil présent depuis le début de mon séjour s'est alors fait plus timide; mais le plus étrange c'était les nuages, incroyablement bas. Nous avons beau être dans le nord, Helsinki n'est pas une ville d'altitude bien au contraire elle est toute plate. J'ai d'abord cru à la fumée des cheminées de gros paquebots qui arrivent en flux parfois continu dans le port de la capitale. Mais arrivée en centre ville, et en y regardant de plus près, il n'y avait plus aucun doute... c'était bien les nuages.
D'énormes barbes à papa toutes blanches à quelques dizaines de mètres... j'avais l'impression qu'en montant au dernier étage de stockmann (les galeries Lafayette finlandaises) je pourrais en attraper quelques-uns... Monde onirique quand tu nous tiens... mais la grande enfant que je suis eut un retour brutal sur terre quand soudain je sentis s'enfoncer une pointe sur le dessus de mon pied... un bâton de ski de fond! Ah ces joggeurs, sans scrupules pour les non sportives doublées de rêveuses! Après des excuses qu'évidemment je n'ai pas compris (mes cours de finnois ne débutent que la semaine prochaine!) mais qui n'en étaient pas moins sincères, je repris donc ma marche (j'avoue un peu boiteuse et surtout bien moins rapide que la leur)
J'ai ouïe dire par la suite que le ciel bas d'hier était un avant goût du spectacle quotidien qui m'attend dans les prochaines semaines...

Moments difficiles mais inévitables

Une semaine au pays du père noël et des nuits éternelles. Une semaine de vacances avec mes proches. Moments qui valent de l'or. Bonheurs simples. Essayer de profiter sans penser à la séparation qui sera inévitable. Et puis elle arrive... un lundi à 16h15 par un bus qui fait la liaison jusqu'à l'aéroport. 20 minutes de marche ont précédé ce moment, 20 minutes où toute discussion s'est avérée inutile. On sait qu'aucun mot ne pourra combler la tristesse à venir.

Ce beau temps et ces rues devant lesquels on s'extasiait il y a encore 24heures, on voudrait les fuir et garder ceux qu'on aime un peu plus avec nous.
16h20. Le chauffeur ferme les soutes du bus. Ces cons ont mis une décos sur les vitres, je ne peux même pas voir leur tête. J’entrevois des petits signes de mains. Premières larmes séchées, mes petites mains à moi aussi se mettent alors à remuer comme pour essayer de palier au sourire qui n'y est pas.
16h23. les finlandais sont ponctuels. Me voilà seule. Les larmes peuvent reprendre leur itinéraire classique: bout de nez, fossette droite, coin du menton... ça passe.
Les larmes sont remplacées par un sentiment de tristesse et un vide affectif. Les voyages précédents n'avaient pas déclaré de symptômes similaires... c'est grave doc'??
Je me demande alors où est la travelleuse dans de tels moments?... sans doute son esprit est il encore pour quelques heures en France devant un coucher de soleil fourasin... la travelleuse y est seule pourtant, oui mais elle sait alors qu'en remontant de sa plage, une soirée entre amis en famille ou même en solo volontaire l'attend.
la solitude doit être voulue pour devenir vertu. Quand on prend la décision de partir, on sait qu'elle nous attend, qu'elle nous guette dès notre arrivée... une fois apprivoisée on en fait des miracles (des miracles épistolaires pour certains, méditatifs pour beaucoup...)
Espérons donc qu'ici les couchers de soleil et les promenades de la travelleuse solitaire auront les mêmes vertus...

mardi, septembre 12, 2006

Re start


ca y est nous y revoila... nouveau voyage, nouveau blog...
aurais je du continuer le(s) même(s)... je ne pense pas.. à chaque voyage je redécouvre l´écriture... je vais essayer d´être plus assidue, plus inventive, plus inspirée par ces nouveaux décors. On dirait des résolutions de nouvel an... presque... pourquoi devrais je attendre le premier janvier 2007 pour les faire... mon nouveau départ c est maintenant.
ce blog ne se veut pas a politique, ne se veut pas politiquement correct non plus, il va me ressembler... rempli de remises en question perpetuelles de la société que je vois ici en Finlande, de la société francaise aussi, et puis de moi... forcément!! il est la mise en mot de notes, de photos prises dans la rue, dans le train, dans un bureau, dans une chambre, près d´une plage ou d une ligne de chemin de fer... il me ressemble: un grand bordel!!
bon voyage dans mon blog

M