samedi, décembre 15, 2007

Le matin sur st Germain

Alors que je retrouve mes terres après ces quelques mois loin, parfois très loin d’ici, je redécouvre le bonheur à la française….

9h sur le trottoir de droite (en remontant de st Michel) entre l’église St Germain et la Rue des St Pères (la précision est importante)

Il n’y a pas un matin où mes pensées ne vagabondent dans mon passé…. Mes pullas trempées dans mon thé en Finlande en admirant les flocons par la fenêtre, le bruit des mamas espagnoles en train de fouetter les œufs pour la tortilla du midi en Espagne ou encore les petites me réveillant pour jouer à la poupée en Angleterre… tout cela me revient tandis qu’ici ce sont les ouvriers parlant wolof dans la rue qui m’offrent un réveil au marteau piqueur (qui marquera sans nul doute l’année 2007).

La nostalgie passée je file à l’université située au cœur même de la vie parisienne : St germain des prés… dire que Simone de Beauvoir ou Jean Paul Sartre y sont passés avant moi manquerait d’originalité… le matin devant le café de flore pourtant je ne peux pas m’empêcher d’y penser. J’observe alors le spectacle que les habitants m’offrent sans le savoir :

Monsieur qui descend la poubelle en costume…. J’imagine alors les quelques minutes qui ont précédé cette scène. Lui attrapant son attaché-case après avoir enfilé son manteau… il se dirige vers la porte et entend la voie de madame, pas encore prête dans la salle de bain, située à l’autre bout de leur 100 mètres carré (c’est le minimum dans ce quartier). Elle lui rappelle de descendre les ordures. Il fait la moue: il aura l’air de quoi s’il croise le voisin! En plus il le sait bien, la gardienne a déjà sorti les poubelles… il lui faudra aller dans la rue avec ce maudit sac noir… mais enfin, de bon matin, il ne veut pas entrer en polémique avec madame… il laissera donc le petit sac en prenant soin de ne rien faire couler sur le costume ou même les chaussures bien cirées… il se dirigera ensuite sur le boulevard et attrapera le premier taxi. Il ne notera même pas les quelques passants qu’il aura croisé…

il y a pourtant le laveur de vitrine qui s’active… certes il n’a pas la même classe que Monsieur « je descends la poubelle » mais pourtant il se distingue des autres laveurs… on est sur St Germain et chez Gérard Darel le laveur de vitre n’ a pas un jean crade ou même de vieilles baskets ! non il est même en chemise… le comble !

C’est un peu comme les deux clochards de ce bout de boulevard… les mêmes depuis des années. Ils ont leur place et ils ne leur viendraient pas à l’idée d’en changer : tous les deux copinent avec les vendeurs de journaux des kiosques adjacents. Sans doute ont-ils le privilège de lire le Monde dès son arrivée au kiosque… l’un d’entre eux a même une petite radio MP3… et oui c’est cela St Germain ! les touristes américains qui sont en train de prendre leur café –croissant qu’ils paieront hors de prix aux deux magots, nous envient de tout cela ! Ils paient ce doux spectacle où il manque sans doute des bérets et des baguettes pour répondre totalement à l’image qu’ils se faisaient de nous !

Perso j’ai trouvé le filon pour éviter de payer : la figuration ! Car en effet, s’ajoutent à ce tableau quelques étudiants mal réveillés, marchant d’un bon pas… il est 9H05 et ils le savent : à trop flâner sur le boulevard, ils sont en retard....

samedi, novembre 03, 2007

Rencontre 2

le 25 mai- 8 ème jour entre Novosibirsk et le Lac Baikal

Encore un peu moins de 24 heures dans le train et nous arriverons au bord du lac Baikal. Depuis hier au soir l'ambiance a légèrement changé dans notre wagon due à la montée à Novosibirsk de nouvelles têtes et surtout l'arrivée de deux jeunes russes dans notre compartiment. Elles viennent remplacer les militaires croisés lors d'un trajet précédent. La communication avait été réduite avec ces derniers, mais nous avions échangé par les sourires, les photos et les regards finalement plus que ce que l'on pouvait imaginer. Par ce groupe de militaires, nous avions découvert tout l'étendue du "typé" russe: du blond aux yeux clairs, au racines Mongoles et Sibériennes qui se voient sur les visages sans compter les Kazaks... tous font partie de la même armée qui sans avoir la notoriété d'antan reste une image forte en Russie.


Nous troquons donc ces jeunes hommes pour deux jeunes filles, la vingtaine. A âge égal le contraste est saisissant. Elles sont en effet bien loin des stéréotypes que les plupart des français ont des jeunes du centre de la Russie. Richesse ostentatoire: coiffure digne des défilés, derniers téléphones, casque de MP3 et tenues exubérantes. Le voyageur en quête d'authenticité peut se trouver déçu... mais c'est pourtant bien une figure de la Russie qui vient de faire son entrée dans notre compartiment de train. La musique trop forte qui sort du casque de l'une d'entre elles me donne une vague impression de ce qu elles écoutent. Où vont-elles? Combien de temps vont elles rester parmi nous? Nous faisons tâches Miri et moi avec nos sacs à dos, notre allure peu soignée après tant d'heures de voyage... la situation nous ferait presque sourire: Sans être des "fashion girls" Miri et moi savons nous habiller pour sortir! Elles ne verront de toutes évidences pas cette facette de nous! A peine leur lit fait, elles vont faire la fête dans un compartiment voisin du nôtre et ne reviendront que quelques heures, quelques vodkas et quelques paquets de cigarettes plus tard. Au petit matin (8H30 à Moscou, 12h au mileu de nullepart!) nous entamons la discussion avec l'une d'entre elles qui parlent un peu anglais. Elle fut jeune fille au pair en Allemagne, et ne garde pas un bon souvenir de l'étranger. Originaire du centre de la Russie, son rêve est de devenir professeur à St Pétersburg. Je pose des questions auxquelles elle répond sans donner beaucoup de détails, sans doute n'a-t-elle pas envie de parler. Je demande alors juste pourquoi elles sont là? Elle m'explique qu'elle et sa bande de copines ont pris le train pour se rendre à une fête... dans quelques arrêts elles nous quitteront donc. Alors que je finis "seule dans le transsibérien" de G. Dunbar, je me rends compte à quel point chaque expérience est unique. Alors que nous effectuons le même trajet, je ne vis pas le même transsibérien que cette jeune fille et pourtant le mien aussi est riche de rencontres. Nombreux sont ceux qui comme nous trois, sont partis à la découverte de ce petit bout de monde, en quête d'aventures. Nous ne sommes donc finalement que trois petits aventuriers de plus à traverser les steppes, les lacs, les églises et les temples

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mercredi, octobre 17, 2007

Rencontre 1

le 24 mai- 6 ème jour Iekatérinbourg- lac baikal


Nous entamons une journée entière de train... ou plutôt deux jours et trois nuits, mais nous préférons ne penser qu'au jour qui s'écoule. Le le
ver est-il vraiment fait? pas réellement! nous passons la journée assise dans notre compartiment spartiate mais qui, au fil des heures, se remplit autant de nos odeurs que de nos marques: livres, photos, nos I pod.... tout est éparpillé dans la cabine pour lui donner vie. Entre l'envie de lire, de dormir, le temps passe finalement plutôt vite et le paysage file. Les arrêts plus ou moins fréquents et les samovars qui nous fournissent en haut chaude pour des pauses thé rythment nos journées. Après la visite des provodnista (femme responsable du wagon),

notre autre visiteur sera un petit garçon, voisin de cabine. Muet, il semble très curieux par tout ce qui compose notre lieu de vie: attiré par les images, nous lui montrons nos photos, et nos appareils en tout genre (I pod, téléphone...)

Après avoir tripotté et tenté des photos, il retourne dans le couloir et m'interpelle par un cri, seul son qui sortira de sa bouche. J'observe alors le paysage qu'il m'enseigne: notre train passe sur un pont et traverse une des nombreuses rivières que compte la Russie. Le regard ébahi de cet enfant me fait prendre conscience de la beauté du moment, malgré les nuages.


Nouvel arrêt. Notre petit compagnon se fait rappeler à l'ordre par sa mère. Le voilà qui pleure dans le compartiment voisin. Petit Bonhomme j'aimerais tant te dire que ton avenir sera beau comme le mien! Rempli de voyages, de découvertes, de rencontres. J'aimerais tant te dire que la curiosité dont tu fais preuve dans ma cabine pourra te conduire à faire de grandes choses. Hélas je n'en sais rien et je ne peux que l'espérer pour toi.

Un transsibérien nommé désir

Helsinki-Moscou le 19 Mai 2007

L'aventure commence là... et pourtant j'ai l'impression qu'elle est présente dans mon esprit depuis des mois...

Ce qui n'est pas faux au fond. Je me rappelle encore ce jour de janvier, le 15, retour de mes vacances de noël, et retrouvailles avec mes amis de Finlande... le pied à peine posé, les projets allaient bon train... sans doute un signe! Rafa a alors lancé l'idée qui allait nous occuper les prochains mois...le transsibérien. Une préparation avant tout psychologique: peur de partir si loin, de partir avec lui, l'envie de faire cela à 2, 3,plus... puis moins... il y a eu la phase d'euphorie et puis celle du "plus d'envie du tout" et puis il y a quelques semaines on a commencé les démarches: de visas en visas le voyage a pris forme comme un puzzle où les pièces ne sont finalement pas si compliquées à trouver.... le tout pour arriver à ce 19 mai: appartement vide, sac prêt, ce voyage n'est pas seulement une aventure il annonce aussi la fin de mon séjour à Helsinki.
18h 30. L’heure des adieux-difficiles comme toujours- où vais je retrouver ceux que je laisse derrière moi?
la ponctualité des finlandais n'est pas de bonne augure dans ce genre de moments mais en vain...
le train roule déjà.... je ne suis pas encore sur la ligne mythique et pourtant l'aventure a bel et bien commencé

premier bain de soleil

Helsinki, le 7 mai 2007

Dans un pays où le soleil et la chaleur n'arrivent qu'après des mois d obscurité et de froid, ces jours lumineux sont mémorables....

Cela commence avant que l'on sorte un pied du lit... vos rideaux sont encore fermés mais laissent néanmoins passer une lumière que ne fait aucun doute... 5 minutes plus tard vous avez confirmation quand les rayons de soleil s'en donnent à coeur joie dans votre petit intérieur... Tout vous apparaît sous un nouveau jour... la poussière éclairée comme une star de cinéma ne demanderait qu'à disparaître... mais l'euphorie qui vous envahit ne doit pas être mise à son service... quelque chose de plus important est à trouver.... vous cherchez alors dans les tiroirs de meubles qui ont passé l'hiver à se remplir de ce qui ne vous sert pas... mais elle est où?! quoi? votre paire de lunettes de soleil, si bien enfouie que vous avez du mal à mettre la main dessus. Après une matinée solitaire à regarder comme tout est plus beau dehors... il va falloir se décider à aller en profiter: c'est le moment précis où vous devez coloniser comme bon nombre de jeunes gens, une de ces nombreuses terrasses qui attendent désespérément l'arrivée de ces beaux jours... pas question d'y mettre les pieds seule... le "must" est de se faire inviter...
Invitation provoquée, vous voila donc en douce compagnie... lui lisant son journal, vous écrivant ces quelques lignes... un vrai modèle de "posh attitude", lunettes de star, et polo RL.. on s'y croirait presque. Ce lieu, ce moment aussi a-temporel qu'il puisse être arrive néanmoins à une période clé de Ma vie: une semaine. c'est le temps qu'il me reste avec lui avant le grand départ. Ray Ban guy and Ralf Lauren girl n'auront plus leur place sur cette terrasse...ni même sous ce doux soleil finlandais. Fin de l'aventure dans ce pays qui m'aura ouvert ses bras sans la doudoune malgré le froid, son coeur sans concession. Les a prioris et les drôles de découvertes passées, je dois me rendre à l'évidence: la Finlande m'a eu! Elle est et restera dans mon coeur, comme tous les pays traversés, où j'ai vécu et vivrai. Elle s'est surtout humanisée: elle porte aujourd'hui les noms de Päivi, Sabine, Nina, Magnus, Marketta et tous les autres... mes élèves, mes collègues, mes amis! comme pour venir me faire prendre conscience de cet état de fait, un gros nuage se présente... allez soleil, dans ce genre de moment seul toi sait me redonner le sourire... attrapons les rayons et vivons!

jeudi, mai 31, 2007

Un passage en douceur entre les cultures

Les jours filent, les trains aussi... après 2 jours et demi dans un nouveau train entre le lac Baikal et la Mongolie... Oulan Bator nous ouvre ses portes et celle de la culture asiatique...

Quitter la Russie via la Mongolie est un réel plaisir visuel... nous longeons le lac Baikal... à la tombée de la nuit... l ambiance du train est vraiment différente de celle connue jusqu'alors... ici très peu de locaux... seulement deux wagons remplis de backpackeurs en quête d aventures comme nous!! Parmis eux une bande de francais erasmus en Russie qui finissent eux aussi leur année en beauté! quelques shots de vodka plus tard, le contact passe et les heures aussi...
Le train s arrête beaucoup surtout au passage frontière... on prend notre mal en patience et rêvons des steppes a venir.

l arrivée a Oulan Bator se fait au petit matin... le jour est à peine levé mais on sent deja l effervecence de la capitale mongole: klaxons, et embouteillage en prime!


Une douche et une machine à laver plus tard, nous partons a la découverte des temples boudhistes de la ville qui ont resisté a la présence communiste! Jour de célébration nous avons le droit a une cérémonie en plein air.
Le changement de religion mais l écriture cyrilique omnipresente permettent un passage en douceur vers la culture asiatique. Sans avoir un charme particulier, la ville nous est pourtant tres agréable... nous profitons en plus de tout cela sous un beau soleil...pourvu qu il nous accompagne dans notre trek à cheval demain dans la steppe alentours....


lundi, mai 28, 2007

Recontres locales

Voila un peu plus d une semaine que je me trouve en Russie et comme tout voyage de ce genre les annecdotes ne manquent pas... sans tomber dans le stereotype pur du pauvre russe bien accueillant voici le recit de mes deux derniers jours pres du lac Baikal

le depart est prevu le dimanche matin... apres un samedi festif a irkuskt ville au bord du lac Baikal. Un lever difficile et l achat d un billet de train pour la Mongolie (depart dans quelques heures) plus tard nous voila en route dans un bus tres local ou l on passe la monnaie au chauffeur pendant qu il conduit... 45 minutes plus tard sous le soleil de midi nous y voila... le lac nous offre un spectacle qui n est pas facile de mettre en mot... en arriere plan les sommets enneiges de l Oural, un lac transparent et une vegetation verdoyante. on se tait et on admire. Le bus nous lache alors dans une zone touristique ou se sont donnes rendez vous les russes les plus aises en ce dimanche ensoleille... voulant fuir ce genre d endroit on demande alors des renseignements sur un eventuel parcours de trek sur les sommets alentours... helas pour nous l office de tourisme ne met aucune bonne volonte et nous dissuade meme en nous presentant un insecte present en masse dans les montagnes... dangereux au point de tuer...
Mais ralentir nos aventuriers, ce n est pas les arreter... on decide alors de descendre quelques kilometres pour aller prendre un ferry qui nous emmenera en face sur une ile appelee Port Baikal... 600 habitants autant de chiens et d ours... Le village tres pitoresque correspond a notre besoin de s eloigner du tourist system... apres quelques heures de marches en admirant la plus grande reserve d eau douce au monde, nous decidons de demander a un habitant s il ne connait pas un hotel pour dormir... il nous propose alors contre achat d un diner de nous accueillir chez lui.. vu l heure et l endroit perdu ou nous sommes nous acceptons sans rechigner.... voir meme contents de partager une tranche de vie avec des russes... l homme parle un peu anglais, la femme pas un mot. Nous filons au supermarche et decidons de preparer un repas espagnol (pour ceux qui l ignorent, soy una especialista de la tortilla de patatas). Durant le repas nous echangeons comme nous le pouvons nos cultures. Nous decouvrons a quel point ces gens vivent simplement, pas d eau courante, un trou pour toilette dans une cabane au fond du jardin (ca y est j en vois certains sourirent)... a cote de cela ils ont un ordinateur et un appareil photo digital... la societe post sovietique veut rattrapper son retard et vite... on a le dernier cri sans avoir l essentiel...drole de sentiments!
Ils nous ont neanmoins accueillis comme des rois en trinquant a l amitie a coup de shot de vodka. Ils nous ont montre leur vie l espace d une nuit. Elle etait l
institutrice du village, lui le menuisier...

Ils vivaient a Oulan Ude (grande ville entre le lac Baikal et Vladivostok), elle y etait prof de musique et chantait a l opera... ils ont tout quitte car lui avait plus de travail par ici. Elle se retrouve donc sur cette ile avec 60 eleves, pas d opera, pas meme de supermarche, mais une vue imprenable sur le lac!! elle semble heureuse. Lui a effectivement trouve vite du travail dans le coin... l ouverture prochaine d un complexe hotelier cree de l emploi nous dit il, fier de nous montrer des sculp
tures qu il peut faire dans le bois... oui mais a quel prix... rien que le mot complexe hotelier nous donne a moi et mes amis des sueurs froides. On sait en effet par experience dans nos pays reciproque que l arrivee du tourisme de masse changera tout sur cette ile... eux avec leur regard innocent et leur bonte ne voient pas le mal... leur pauvre petite maison a deux pas de l hotel fera sans doute tache pour nos promoteurs immobiliers. Nous decidons de ne pas trop y penser et de faire une derniere promenade nocturne notre hote, le lac, les etoiles et nous.
le lendemain apres une apres midi des plus relaxante dans ce paradis perdu avec un plongeon dans le lac baikal des plus saisissant (je vous jure que c etait pour le fun car l atlantique a cote c est les caraibes!!),

nous retournons a la civilisation non sans regret....


a notre arrivee de l autre cote, il n y a deja plus de bus... les prix des taxis ne sont pas dans les tarifs du voyageur-aventurier... on decide donc d arreter une voiture. Le chauffeur accepte volontiers de nous emmener jusqu a Irkukskt (60km)... le tout pour quelques kopeks! Le chauffeur semble sur de lui et de son vehicule lorsqu il double sans aucune visibilite... profitons une derniere fois de ce paysage qui j espere se conservera longtemps aussi pur pour que nos generations futures puissent aussi y avoir droit... c est promis les photos vont arrivees... sans doute lors de notre prochaine etape... les yourtes d Oulan Bator!


samedi, mai 26, 2007

Ce que c est beau de ne rien comprendre....

l ame voyageuse continue son petit bonhomme de chemin et passe les frontieres... me voila au pays de Lenine, Gogol, les Romanov, Poutine... et les autres... la belle Russie m ouvre ses portes mais pas sa langue!

Je dois helas faire vite... le sac de rando au coin du cafe, le billet de train en poche mon prochain train ne m attendra pas... mais avant de reprendre ma route... extraits choisis du debut de mon transsiberien....

demander le premier billet de train en Russe a peine sortie du train faisant la liaison Helsinki- Moscou donne de serieux doutes sur le futur de mon voyage... et pourtant nous y sommes et pour quelques semaines.. alors l alphabet comme la langue va falloir s y mettre direct car faut pas s attendre a ce que les russes parlent anglais in the middle of nowhere!!!

Une fois dans le train, la communication avec l entourage tient du domaine du surreel... langue des signes, demonstration en photo... de belles parties de rigolades neanmoins et des souvenirs deja plein la tete

la suite... le mongol a apprendre, le chinois a integrer... ca promet!!! mais a cote de cela la Russie m offre son plus beau visage... des eglises aux palais...tout vaut la peine de se taper des heures de train avec peu de clim et beaucoup d odeurs....
la suite tres bientot c est promis!
M

mardi, mars 06, 2007

L´attente à la gare

Le rendez vous pour aller chercher les papiers du visa russe pour le transsibérien avait été pris la veille..11h gare centrale d´Helsinki... 5 minutes de retard et déjà un appel en absence de mon compagnon de route... étrange... Espagnol et non Finlandais il ne pouvait pas déjà m´attendre il était forcément en retard... trois bip plus tard: un message... me voilà bonne pour me poser 20 minutes dit-il (compter 30... je le répète il est latin!!) sur un banc de la gare... de quoi me donner l´envie de prendre ma plume...


Le bon banc...

Quand on sait que l´attente risque d´être longue le choix du lieu d´attente devient stratégique... l´ennui peut en effet nous gagner à nous mettre dans un coin... par ailleurs rappelons que les températures ici actuellement ne sont pas les mêmes que par chez nous. les courants d´air restent corrosifs... loin des portes d´entrée et des accès aux quais donc...sans me précipiter je trouve donc LE bon banc qui allait m´inspirer selon moi... après quelques minutes la tête en l air mon regard se fixa non plus sur les visages mais les chaussures...

Dis moi quelles chaussures tu portes et je te dirai qui tu es

La gare quelque soit le pays ou la ville dans laquelle vous vous trouvez est sans doute le lieu où règne l´éclectisme le plus important et qui reflète néanmoins une société... on y voit ici boots, baskets, talons, chaussures compensées cloutées et chaussures du travailleur remplies de plâtre... toutes se croisent sur le même carrelage celui d un hall de gare.
Les talons aiguilles sont sans doute ceux qui marchent le moins vite... non pas qu on ne puisse pas courir avec... la femme a cette faculté supérieur à l´homme d´avoir une totale maîtrise de ses chaussures... (ça y est revoilà notre féministe) mais soyons honnête une belle blonde finlandaise aux allures plus russes que scandinaves ne peut pas arriver à son lounas (entendez le lunch finlandais) toute transpirante après une course effrénée au milieu de la gare... non la finlandaise ne peut pas faire cela!
Malgré sa lenteur les talons aiguilles ne tarderont pas à doubler cette paire de basket ou plutôt cette basket orpheline de sa moitié remplacée par un plâtre et deux béquilles...un retour de ski sans aucun doute.
Pauvre basket habituée à dépasser tout le monde se voit reléguer derrière les bottes compensées cloutées du fan de Lordi et Marilyn Manson... pour dire vrai ces chaussures sont sans doute celles qui s'avèrent les plus originales et pourtant pas si rares dans cette gare. A Helsinki la gare"Rautatientori" est le lieu de rendez vous des fans d'Heavy métal... celui qui aura assorti ses bottes d'une tenue cuir, de chaînes (ce qui y ajoute le son) et surtout d'un maquillage et de piercings originaux se verra attirer tous les regards et pourra rejoindre son groupe avec satisfaction.
Mais depuis que j'ai sorti mon petit carnet une paire de chaussures de randonneurs dans mon axe de vision n'a pas bougé... près d'elle aucun sac, aucune valise ou même aucune autre paire de chaussures similaires... pas de piétinement d'impatience non plus marque souvent visible dans une gare, lieu d'attente par excellence (mon pied gigotant en est sans doute le plus bel exemple)... cette paire là m'a donc l'air sereine et différente...des pieds à la tête il n'y a qu'un regard... une seconde et je note qu'il n'a aucun portable dans les mains (contrairement à moi qui le garde à proximité au cas où mon rendez vous me chercherait dans ce lieu pourtant pas immense!), aucun regard à chercher l'arrivée probable de quelqu'un...

cette paire de chaussures de randonnée a vécu on la sent usée tout comme le pantalon qui l accompagne... l'homme n' a pas le physique stéréotypé du Finlandais... (On ne s'étonnera donc pas que mes yeux se soient posés sur lui)... je comprends néanmoins rapidement que cette paire de chaussures posée ici à l'intérieur de la gare, n a pas choisi ce lieu par hasard... elle est au chaud. Et en élargissant mon regard je m'aperçois que contrairement au reste de la ville la gare m'offre un panel beaucoup plus large de sa population y intégrant ses immigrés... L'image que j'avais à mes débuts ici se métamorphose au fil des saisons et des lieux visités... je m'imagine alors la vie de cet immigré son parcours jusqu'en Finlande... pourquoi avoir choisi le nord? Un travail? Un visa? Une femme peut être... dans ce genre de situation mon imagination va bon train...
En pleine rêverie, une paire de vans vient se poser face à mes adidas... pas la peine de relever la tête je comprends rapidement qu'ici se termine mon attente... un regard d´excuses qui trouve compassion dans mon sourire... s´il savait que grâce à lui je viens de passer l´attente la plus passionnante depuis longtemps, il renouvellerait l´expérience à la première occasion venue de me faire poireauter... alors laissons le penser qu il a mal agit...et mettons nous en route!

mercredi, février 28, 2007

La vie est une voiture....

Pour ceux qui aiment le terre-terre, le concret voilà de quoi vous satisfaire...pour les rêveurs, les philosophes je vous laisse travailler cette métaphore inépuisable...


La vie c'est comme une voiture... après quelques épreuves probatoires, nous sommes enfin dans la capacité d'être autonome... dans un premier temps on choisit un modèle de voiture plutôt qu'un autre car il nous parait satisfaire tout autant notre entourage que nous... le premier modèle est souvent temporaire... il peut même parfois être celui des parents, il nous permet de nous satisfaire un temps... le temps de s'affirmer. On se demande rarement si ce modèle est le bon pour notre avenir... après tout c'est notre première voiture... elle nous satisfait dans le présent c'est déjà pas mal!!
Puis arrive le premier grand changement. Nous devons lâcher le modèle actuel pour un autre... oui mais lequel? Le modèle voyageur, familial, utilitaire... chacun choisit en fonction de ses envies, de ses besoins propres cette fois...
malgré ce choix mûrement réfléchi, arrivera un moment où l'on viendra à douter de notre sélection.... la voiture du voisin qui a l'air si bien, nous ferait presque regretter de ne pas avoir pris le même modèle. La peur de s’être trop habitué à notre modèle actuel va conduire certains d'entre nous à faire des changements radicaux (passer de l'espace au coupé!). D'autres vont avoir au contraire des réticences pour un changement radical...c'est vrai qu'on s'est habitué à cette belle caisse... on regarde tout ce qu’on a vécu avec... on pense bien à changer... oui mais est-ce raisonnable? Elle n'est pas si mal après tout... et si la prochaine était moins bien... on dit bien que l'herbe est toujours plus verte chez notre voisin...
En plus on s'habitue parfois à un certain standing... on a mis la barre haute!

alors au lieu de changer certains adoptent la technique de l'ajout... on ajoute une nouvelle pièce, un élément interne (parfois le moteur même !) ou tout en apparence qui fera qu'on ne verra plus notre voiture de la même manière...
le secret de la vie est-il cela? Ajouter des pièces à un modèle pour créer NOTRE modèle... celui qui NOUS représente?
Ajouter à mon modèle quelques pièces, je le ferai peut être un jour... mais personnellement j'ai fait le choix du "leasing"(en modèle voyageur), changement constant... parfois pas forcément voulu (certains modèles me convenaient plutôt bien), mais le leasing a ses règles que je connaissais et qui m'attiraient... moteurs neufs, pas de kilomètres au compteur, pas de routine non plus...

Alors si le modèle parfait est celui des pièces à ajouter... alors un jour je garderai un des modèles que j'aurai en main, j'y ajouterai moi aussi des pièces peut être certaines d'occasion, peut être des pièces rapportées de mes anciens modèles... le tout pour comme tout le monde créer MON modèle... lorsque ce jour viendra je vous promets: j'arrêterai les métaphores!!


mercredi, février 07, 2007

Relation homme femme... où avez vous mis le mode d'emploi ?


Début février, nous attaquons le mois le plus froid en Finlande. le thermo joue avec nos nerfs -18 hier, -20 aujourd'hui! Pas de quoi décourager les Finlandais qui, avouons-le tout de même, marchent un peu plus vite dans la rue... pas de quoi non plus tuer les petits virus qui ont trouvé bonne demeure dans la communauté étrangère que nous formons... Solidaires jusqu' au bout nous partageons nos virus! Et ceux qui s'en sortent le mieux, remplacent les moins bien portant en classe... Même si je ne suis plus étudiante, je suis donc retournée sur les bancs de la fac (quelle bonne amie...n'est ce pas?). Un cours que je m'empresse de mettre en mots tellement il fut révélateur des us et coutumes de nos amis finlandais...


Une mise en bouche par mon propre cours.


Le système éducatif finlandais fait souvent figure de référence en matière d´éducation... A m´être vite jetée à bras le corps dans mon travail (je sens déjà certains d´entre vous sourire), je ne m´étais pas spécialement intéressée aux rouages de mon employeur... Mais c´était sans compter sur ma nouvelle matière: expression écrite et orale où mes étudiants doivent me présenter un thème présélectionné dont celui du système éducatif Français (en comparaison bien entendu au leur!)... Après une présentation tout aussi rapide que sobre... je provoque l´aberration (et le débat) en précisant à mon auditoire que les étudiants français ne sont pas payés mais que bien au contraire ils paient l´université... par ces quelques mots je suis sûre de provoquer de l´autre côté de l´écran non une aberration sinon une envie soudaine de devenir étudiant Finlandais!! Et bien oui le système si admiré par notre état, paie ses jeunes têtes pensantes pour aller étudier... bon entendons-nous bien, tous doivent néanmoins passer un concours après le bac pour intégrer l´université de leur choix... concours difficile qui réduit bien le nombre d´étudiants dans les amphis croyez-moi (j ai une vingtaine d´élèves pour mon cours magistral!)... après ce concours, les jeunes reçoivent selon leur besoin (vivant ou non chez les parents ...), une bourse minimum pouvant néanmoins s´élever jusqu´à 400 euros par mois...

Après réflexion et discussion avec mes étudiants qui trouvaient injustifié le fait de ne pas appliquer illico leur système dans l´hexagone, je me chargeai de jouer l´avocat du diable en précisant que si leur pays ne comptait que 5 millions d´habitants et donc approximativement 500 000 étudiants, la population étudiante Française affichait déjà plus de 2 millions 300 000 jeunes inscrits en cycle supérieur... l´état Francais déjà bien endetté pourrait-il mettre en place ce modèle éducatif si tant est que le mammouth puisse encore bouger...? (personnellement j´en doute).

Mais si ce n´est pas dans la forme que nous pouvons nous inspirer de leur système, je me suis alors intéressée au fond... car là encore la Finlande revêt des particularités quant aux matières que les étudiants peuvent choisir.


Un cours sur le féminisme dans le pays de l´égalité des sexes.


L´autre grande particularité des cours ici réside dans le fait que les étudiants peuvent choisir des cours dans toutes les disciplines une fois leur matière majeure sélectionnée... ils peuvent comme bon leur semble construire leur itinéraire professionnel, avec pour seul bémol, le fameux concours... cela reviendrait un peu à pouvoir choisir plus selon notre intérêt que notre cursus... un peu comme en érasmus... C´est justement ainsi que fonctionne une de mes amies Française ici en Finlande... selon ses intérêts propres, elle choisit les cours qui lui semblent les plus intéressants... et c'est donc en la remplaçant que je me suis retrouvée à un cours sur... le féminisme en Finlande!

Cours durant lequel des femmes d'origine étrangère viennent raconter leur expérience dans le pays du père noël qui les a accueilli mais dans lequel l'intégration ne fut pour la plupart pas chose aisée...La Finlande revêt en effet des facettes insoupçonnables quand il s´agit des relations hommes-femmes...Certaines femmes ont souffert semble-t-il d´une domination masculine qui n´est pourtant pas ici chose courante... l´égalité prônée entre les deux sexes est largement visible au quotidien. Lorsque l´on sort dans la rue il n´est pas rare de voir l homme, père de famille en train de promener l´enfant dans le landau.De même en matière de séduction de voir la femme prendre les choses en main à l´heure de draguer les hommes! Une égalité à outrance parfois, qui selon moi n´est pas naturel chez l´homme qui à besoin d´affirmer sa masculinité... d´où peut être le succès des cours de salsa dans ce pays pourtant si loin et si différent des pays latinos... une forme d´exutoire pour les hommes qui peuvent y affirmer leur masculinité et leur domination sur la femme, la danse légitimant leur comportement machiste! Mais pour certains visiblement la salsa ne suffit pas et la femme étrangère est aussi vu comme exutoire: l´une des intervenantes de ce cours sur le féminisme expliqua en effet les violences reçues par les femmes d'origine étrangères de la part de Finlandais souvent alcooliques et sans éducation. Elle expliqua aussi que de faire venir une femme des Philippines coûtait moins cher à un Finlandais que d´employer à plein temps une femme de ménage... aberrant pour ma classe de féministes... et pourtant bien mis en pratique dans ce pays où finalement l´égalité des sexes se voit bafouée! Serait-ce le revers de la médaille quand on oblige l´homme à aller contre nature?

Ne voyez pas dans mes propos une volonté de retourner aux temps jadis où le statut de la femme était loin du modèle actuel... non mon crédo est toujours d'être libre et indépendante... mais être l'égal de l'homme ne veut pas dire pour autant transformer ce dernier...

Bref vous l'aurez compris le modèle éducatif comme le modèle égalitaire homme-femme à la Finlandaise ce n'est pas mon truc... alors si quelqu'un a le mode d'emploi qu'il me le fasse savoir je suis preneuse!



dimanche, février 04, 2007

Un aperçu de ma tranche de vie ici...

Un mois en France ne m'a pas fait oublier ceux qui font désormais partie de ma vie ici en Finlande... je leur devais bien ça... ils me le rendent chaque jour...
Pour eux, pour vous: moments choisis de ma vie finlandaise!