samedi, novembre 03, 2007

Rencontre 2

le 25 mai- 8 ème jour entre Novosibirsk et le Lac Baikal

Encore un peu moins de 24 heures dans le train et nous arriverons au bord du lac Baikal. Depuis hier au soir l'ambiance a légèrement changé dans notre wagon due à la montée à Novosibirsk de nouvelles têtes et surtout l'arrivée de deux jeunes russes dans notre compartiment. Elles viennent remplacer les militaires croisés lors d'un trajet précédent. La communication avait été réduite avec ces derniers, mais nous avions échangé par les sourires, les photos et les regards finalement plus que ce que l'on pouvait imaginer. Par ce groupe de militaires, nous avions découvert tout l'étendue du "typé" russe: du blond aux yeux clairs, au racines Mongoles et Sibériennes qui se voient sur les visages sans compter les Kazaks... tous font partie de la même armée qui sans avoir la notoriété d'antan reste une image forte en Russie.


Nous troquons donc ces jeunes hommes pour deux jeunes filles, la vingtaine. A âge égal le contraste est saisissant. Elles sont en effet bien loin des stéréotypes que les plupart des français ont des jeunes du centre de la Russie. Richesse ostentatoire: coiffure digne des défilés, derniers téléphones, casque de MP3 et tenues exubérantes. Le voyageur en quête d'authenticité peut se trouver déçu... mais c'est pourtant bien une figure de la Russie qui vient de faire son entrée dans notre compartiment de train. La musique trop forte qui sort du casque de l'une d'entre elles me donne une vague impression de ce qu elles écoutent. Où vont-elles? Combien de temps vont elles rester parmi nous? Nous faisons tâches Miri et moi avec nos sacs à dos, notre allure peu soignée après tant d'heures de voyage... la situation nous ferait presque sourire: Sans être des "fashion girls" Miri et moi savons nous habiller pour sortir! Elles ne verront de toutes évidences pas cette facette de nous! A peine leur lit fait, elles vont faire la fête dans un compartiment voisin du nôtre et ne reviendront que quelques heures, quelques vodkas et quelques paquets de cigarettes plus tard. Au petit matin (8H30 à Moscou, 12h au mileu de nullepart!) nous entamons la discussion avec l'une d'entre elles qui parlent un peu anglais. Elle fut jeune fille au pair en Allemagne, et ne garde pas un bon souvenir de l'étranger. Originaire du centre de la Russie, son rêve est de devenir professeur à St Pétersburg. Je pose des questions auxquelles elle répond sans donner beaucoup de détails, sans doute n'a-t-elle pas envie de parler. Je demande alors juste pourquoi elles sont là? Elle m'explique qu'elle et sa bande de copines ont pris le train pour se rendre à une fête... dans quelques arrêts elles nous quitteront donc. Alors que je finis "seule dans le transsibérien" de G. Dunbar, je me rends compte à quel point chaque expérience est unique. Alors que nous effectuons le même trajet, je ne vis pas le même transsibérien que cette jeune fille et pourtant le mien aussi est riche de rencontres. Nombreux sont ceux qui comme nous trois, sont partis à la découverte de ce petit bout de monde, en quête d'aventures. Nous ne sommes donc finalement que trois petits aventuriers de plus à traverser les steppes, les lacs, les églises et les temples

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